Liste des métiers qui recruteront le plus en France d’ici 2030
Un rapport très détaillé publié par le ministère du Travail et le ministère de la Stratégie recense les métiers les plus demandeurs en ressources humaines. Il recense aussi une prévision des difficultés de recrutement à l’horizon 2030.
Quels métiers vont le plus recruter d’ici 2030 ? Qui souffrira le plus du manque de personnel ? Alors que la crise sanitaire n’est pas maîtrisée et que la guerre en Ukraine a plongé le monde dans l’incertitude, répondre à ces questions est pour le moins risqué. C’est pourtant ce que tente de faire le ministère du Travail (emploi) dans un rapport très détaillé publié par l’intermédiaire de son service des statistiques et de la Stratégie française, un groupe de réflexion affilié à Matignon.
Ce travail de prospective s’appuie sur plusieurs scénarios macroéconomiques. Il prend aussi en compte les enseignements des crises sanitaires et des transitions majeures, notamment écologiques. Il suggère qu’un million d’emplois supplémentaires devraient être créés entre 2019 et 2030. Au cours de cette période, 7,4 millions de retraités seront ajoutés. La somme des deux permet d’évaluer les besoins de recrutement : 760 000 personnes en moyenne par an, et neuf sur dix sont liés à des changements de cadres supérieurs.
Emploi : fin de l’hémorragie industrielle
Le rapport confirme que pour de nombreux cadres, l’emploi ira davantage vers les services aux entreprises. Notamment ceux de la santé et les services personnels. La logistique connaîtra également une évolution plus favorable. Mais pas nécessairement pour les automobilistes, car l’essor du télétravail ralentit la mobilité. La construction bénéficiera de la rénovation énergétique. L’hémorragie industrielle devrait également s’arrêter : la part de l’emploi industriel dans l’emploi total stagnera à 10 %. Au lieu de cela, les services généraux de l’exécutif continueront de reculer.
Les dix professions avec le plus d’offres d’emploi seraient les ouvriers d’entretien (488 000), les enseignants (328 000), les infirmières et sages-femmes (256 000) et les ingénieurs informaticiens (190 000).
Au-delà de l’incertitude macroéconomique, ce prix arrive à point nommé. Bien que le marché de l’emploi n’ait pas atteint son apogée, il a sous-performé pendant des années. La perspective de mettre fin au chômage de masse est à portée de main pour le prochain quinquennat. Ceci est fait, à condition que les pouvoirs publics, les partenaires sociaux et les communes utilisent le budget formation des salariés ou des chômeurs pour répondre aux besoins des employeurs. Le rapport a été bien accueilli alors qu’une réforme structurelle de l’orientation universitaire se profile.
Pour aider à ce métier de pilotage, ses auteurs ont établi un indicateur de difficulté d’embauche pour les professions ayant la plus forte demande d’embauche d’ici 2030.
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Difficultés d’embauche
Les difficultés d’embauche actuelles persisteront pour deux professions sur cinq. Parmi ces professions : les infirmières auxiliaires, les ingénieurs informaticiens et les travailleurs qualifiés de l’industrie des métaux. Pour d’autres, comme l’aide à domicile, elles augmentent même du fait d’une faible attractivité. A l’inverse, pour les coiffeurs, les esthéticiennes et les comptables, ils vont diminuer.
Il existe également des métiers qui ne sont pas actuellement en difficulté, comme les ouvriers qualifiés de maintenance. Mais, en raison du grand nombre de départs à la retraite et du manque de jeunes pour prendre la relève, ces métiers seront bientôt remis en cause.